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Hélène M
Hélène M
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12 octobre 2008

Tom est mort - Marie Darrieussecq - P.O.L

darrieussecg   Un enfant, Tom, quatre ans et demi meurt brutalement.

Voilà un livre qui a provoqué une vive réaction parce qu'il s'agit d'un récit qui ressemble à s'y méprendre à un journal intime. Pourtant ce n'est pas autobiographique.

La polémique est lancée : un écrivain peut il écrire sur tout et profiter des événements douloureux de la vie des autres pour faire un best seller ? A chacun de se faire son opinion.

Au delà de la polémique qu'il a suscitée, je trouve que c'est un roman qui se lit un peu difficilement.

Il m'a fallut la curiosité (et sans doute cette discussion autour de sa sortie) pour dépasser les cinquante premières pages et avoir l'envie d'aller jusqu'au bout.  Ecrire une fiction  basée uniquement sur  les sentiments éprouvés à l'occasion de la perte d'un être cher n'est pas une évidence. Je mentirais si je n'avouais pas l'ennui qui a été le mien par moment au cours de ma lecture. Il faut beaucoup d'imagination ou d'émotion pour tenir le lecteur en haleine. Peut-être est-ce justement là que se situe la différence entre un roman et un témoignage ? Le témoignage raisonne au fond de chacun de nous parce qu'il est une forme de délivrance.

Tom est mort ...le coté imaginaire est plutôt restreint et le récit me parait trop neutre. Il manque cet accent de vérité qui donnerait l'impression de lire a travers  la douleur de l'auteur. Marie Darrieussecq fait là un joli survol de la douleur, juste un survol. A chaque fois qu'elle s'approche de l'insupportable, qu'elle entre dans le vif sujet ...il y a quelque points de suspensions de trop.

Elle ne me touche pas et je passe à côté de l'émotion.
J'en voulais plus.

Petit vice de forme...J'ai été un peu contrariée qu'elle garde l'accident de Tom pour la fin comme si c'était un roman à suspens alors que cela voulait ressembler à un journal intime.

Faut-il pour cela lui en vouloir d'avoir essayé ? C'est vrai, personne ne peut prétendre s'approprier le deuil. Marie Darrieussecq n'a peut-être pas connu celui-ci exactement mais la mort touche tout le monde. C'est pourquoi ce livre est intéressant. Il y a autant de lectures possibles que de visions du deuil. Un lecteur peut y trouver une réponse à ses questions ou un écho à sa vie...moi pas.

J'ai aimé qu'elle parle de ce combat impossible : ai-je fait mon deuil et qu'est ce que faire son deuil ? Mais j'aurais voulu qu'elle pousse encore beaucoup plus loin cette question douloureuse jusqu'au ridicule parce qu'on n'en connait jamais la réponse.

Quelques extraits :

  • Ma peau, mes yeux, mes mains, mes viscères, mes plis cérébraux, qui peu à peu prenaient connaissance de l'absence de Tom...Le savoir était immédiat. Sa mort. Ensuite, il faut des années pour apprendre. 
  • Le temps s'arrête. Il est là. La souffrance est inusable.
  • On ne parle pas des enfants morts.

2007

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Commentaires
H
Que dire après ces quelques mots...j'ai un peu peur d'en manquer justement. La colère me semble être le premier sentiment qu'on puisse éprouver dans ce cas, une colère sans mesure...ou à la mesure du chagrin..ce qui revient à la même chose je crois.<br /> "Faire son deuil" est une expression effrayante parfois parce qu'elle sert à tout mais ne répond pas vraiment aux questions. Je crois que c'est à chacun de trouver sa raison de continuer, de puiser sa force dans cette douleur mais je ne crois pas aux recettes. Et personne ne peut prétendre savoir ce qu'il faut ou ce qu'il ne faut pas...<br /> Parler, parler , ça oui...libérer la parole pour ne pas étouffer ...ça j'y crois. (Mais la encore ça reste un parcours personnel )
O
Armand est parti à 19 ans <br /> c'était en juillet de cette année<br /> maladie .....................<br /> comment réaliser qu'en 6 mois,une maladie que l'homme ne maîtrise pas du tout,tue encore .....<br /> faire son deuil,étape pas encore débutée chez moi qui suis encore à la colère <br /> quelque chose de profondément personnel tellement lié à soi <br /> on doit parler des enfants morts<br /> la mort semble s'arrêter à la vie passée
Hélène M
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