Les brumes de l'apparence - Frédéric Deghelt - Actes Sud

"Le temps n'a plus d'importance. Je suis comme les enfants, comme les vieux et les âmes libres."

Gabrielle est la parisienne typique. Moderne, mariée à un chirurgien plastique de renom, un enfant et surtout un travail qui lui plaît dans l'évementiel. Pourtant tout bascule lorsqu'elle hérite d'une petite maison de campagne dans un endroit perdu de France et nichée dans une forêt qu'on appelle la forêt des sorciers. Elle découvre un univers auquel elle ne veut pas croire, et entrevoit des dons qu'elle avait oublié...

Tout commence comme un roman "normal" et avant qu'on est eu le temps de le réaliser l'auteur glisse dans un univers parallèle. Cela se fait subrepticement et d'une façon "naturelle". Le lecteur est confronté autant à ses croyances, qu'à des questions philosophiques et scientifiques. Le livre se dévore car il ouvre la porte d'un monde qui donne envie autant qu'il peut effrayer et on aimerait en connaitre la suite.

Des extraits :

• Je suis entrain de prendre conscience qu'il ne faut rien faire pour être aimée.
• Quand je croyais que nous n'allions nulle part et que la vie était une sorte de parenthèse sans aucun sens, je ne me demandais pas ce  que j'avais à faire là. J'étais comme la pluspart des autres, croyants compris, et ce sont peut-être les pires. Car ils avancent en faisant des gestes, en accomplissant des rites qui ne dépassent pas le bout de leur pensée. Ils ne remettent rien en question, gobent l'Eglise, le cathéchisme, Dieu... Mais en fait, ils restent des sortent de crédulent et finalement des terroristes de la croyance (...)
• Je cherchais un bouchon bleu sur une table presque entièrement dégagée et je ne le trouvais pas . Et puis en regardant les autres bouteilles, je me suis aperçu que les bouchons étaient rouges et non pas bleus, comme je le pensais . Quand j'ai cessé de chercher un bouchon bleu dans cet espace, je l'ai vu tout de suite, ce bouchon rouge, en plein centre de la table carrelée blanche, juste devant moi. Le cerveau est un outil redoutable ; plus on réduit le champ de nos recherches et plus on se ferme à tout ce qu'on a décidé d'estampiller de la notion d'impossible.

Mars 2014