Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Hélène M
Hélène M
Archives
2 octobre 2012

Les lisières - Olivier Adam - Flammarion

lisièresPaul, écrivain, est lourd. Lourd par son poids mais surtout lourd de son incapacité à vivre pleinement. A cause de cela, il perd sa femme, s'éloigne de sa famille...Il vit en "périphérie" . Son frère lui demande  de venir prendre le relais auprès de ses parents, sa mère ne va pas très bien. De retour dans sa banlieue perdue au bord de la mer, les souvenirs surgissent ou du moins quelques souvenirs car il se sent toujours "à côté" de sa vie ; Un simple spectateur à la mémoire vacillante. A travers sa peine, il nous livre une France laborieuse et oubliée. Assis entre deux "chaises", il ne se sait plus qui il est vraiment...

J'adore Olivier Adam...mais là j'ai "ramé" pour lire ce livre. Pour moi, tout aurait pu être dit en le coupant de moitié, trop long, trop rempli de considérations, de détails, de réflexions qui se recoupent. C'est parce que j'aime sa façon d'écrire sur les choses de la vie que j'ai tenu bon et j'en suis heureuse malgré tout. Certains passages en valaient vraiment la peine !

Des extraits :

  • Tout le monde trimballait son lot de casseroles et s'échinait à tenir debout sans rien laisser paraître, tout le monde cherchait la sortie, le soleil, la lumière, tout le monde marchait dans la même direction, en boitant plus ou moins mais en boitant.
  • On est ce qu'on peut. Mais de le savoir, rien ne nous console....
  • J'écrivais pour me tenir en vie, pour ne pas chuter. J'écrivais parce que c'était la seule manière que j'avais trouvée d'habiter le monde.
  • Les grandes écoles, les classes préparatoires nous n'avions aucune idée de ce que ça voulait dire. (...)Et qu'on s'inscrive à la fac, pour nos parents, pour nous-mêmes, c'était une consécration, une entrée dans le grand monde. On y croyait ferme, aux voies de l'excellence, au mérite, à la République. On y est allés comme un seul homme, dans ces voies de garage, ces sections surchargées qui ne menaient nulle part. (...) Et même ceux dont les parents avaient saisi quelque chose dans tout ça (...) ceux à qui les parents avaient conseillé d'éviter les filières littéraires, sciences humaines, psychologie (...), ceux là ignoraient tout d'HEC, de l'ESSEC et si jamais ils en avaient entendu parler, les frais d'inscription suffisaient à leur rappeler que ce n'était pas pour eux.
  • Le boulot, le chômage, les crédits. Je veux dire : c'est pas juste des soucis. C'est quelque chose qui vient te manger le coeur. Qui te le rogne. Qui prend toute la place et à la fin t'es plus qu'un tout petit noyau tout sec et rabougri.
  • Quelle gloire pouvait-il bien tirer de connaitre parfaitement notre arbre génialogique ?
  • Je ne lui avais pas demandé non plus si à son âge il était encore assez immature pour trouver intelligent de vouloir se distinguer à l'aide d'une voiture, si par hasard il n'était pas de ces gens qui rêvaient secrètement de s'acheter un 4X4 pour crier au monde entier et aux femmes en particulier que oui, ils en avaient une grosse, ou bien une porsche, ou un putain de coupé Audi noir, pour bien montrer qu'ils gagnaient de l'argent, qu'ils avaient réuissi, qu'ils s'étaient extraits de la moyenne, qu'ils dominaient enfin.

aout 2012

Portrait d'Olivier Adam et ses autres romans

Publicité
Commentaires
Hélène M
Publicité
Derniers commentaires
Publicité