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Hélène M
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12 août 2012

Avenue des Géants - Marc Dugain - Gallimard

avenue Al Kenner est un adolescent mal dans sa peau...différent des autres par son QI, plus élevé qu'Enstein, et par sa taille, 2.20m. Il peine à trouver un intérêt quelconque à la vie. Il faut dire que son enfance n'a pas été heureuse.

Le jour de l'assassinat de JFK, sa vie bascule définitivement dans l'horreur. A partir de ce moment là, il va essayer de comprendre ce qui l'entraine irrémédiablement dans un précipice.

Ce livre est inspiré de la vie d'un personnage réel, un assassin.

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Je l'ai lu d'une traite ! Cette histoire est très bien écrite et tellement étrange. Très vite on essaie de dénouer les méandres du cerveau du tueur. Vouloir comprendre comment on en arrive là, est le fil conducteur de ce livre. La société américaine des années 60 y est très bien dépeinte, avec ses illusions et oppositions : les hippies et la guerre du Vietnam.  Même si le personnage est abordé sous un aspect psychologique, le récit reste haletant avec de l'action, du suspens et une forme de philosophie.

Des extraits :

  • On peut se sentir enfermé dehors, libre dedans, c'est une question d'état d'esprit.
  • Pourquoi les gens écrivent-ils ? Souvent parce qu'une sourde vanité les rend fiers de leurs malheurs et qu'ils veulent les partager avec le reste de l'humanité parce que, au fond, ils sont trop lourds pour eux. Je crois aussi que beaucoup de gens écrivent parce qu'ils ne trouvent aucun réconfort auprès de leur famille qui est à l'origine de leurs déboires.
  • J'ai compris alors que nommer quelque chose permettait de le désamorcer en partie. En levant l'interdiction de parler, ses essences s'évaporaient doucement, un peu comme un parfum laissé ouvert.
  • Qu'est-ce qu'il peut y avoir de commun entre un jeune qui rentre du Vietnam et un autre du même âge qui ne connaît la guerre qu'au cinéma ?
  • Il m'est difficile de décrire le plaisir que j'éprouve à me promener quand un danger diffus plane dans l'atmosphère. Il ne peut rien se passer mais on sent qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que la situation dégénère en drame.
  • Les gens se rapprochent d'autant plus vite qu'ils en ont après les même personnes.
  • J'ai toujours pensé que la façon la plus originale de s'habiller, c'est de faire comme tout le monde.
  • L'humanité disparaitra un jour, c'est une certitude. La question de la postérité est provisoire.
  • Maintenant, on est vraiment seuls au monde. L'argent, l'intérêt, le marché font la loi entre les hommes.
  • Dehors on coule, Tout ce qu'on craignait est arrivé. La terre s'épuise comme une vieille femme malade que son mari voudrait continuer à honorer chaque jour. L'Amérique a gagné. Plus de communisme, plus de rêve non plus, un seul modèle, le nôtre. Dans cinquante ans, il n'y aura plus dans la mer que des poissons d'élevage, on respirera avec un masque et l'eau vaudra plus cher que le champagne. Sinon, tout va bien, de nouveaux pays émergent sur le même modèle que le nôtre. Le seul tort d'Orwell, c'était de croire que le totalitarisme prendrait un visage terrifiant. Oh non ! Rien de tout cela, pour autant que vous acceptiez la petite musique mièvre des réseaux sociaux, que vous acceptiez l'obsolescence de tout ce que vous achetez au bout d'un an, que Google sache tout de vous et puisse éventuellement le monnayer aux flics, qu'on puisse vous localiser à tout instant avec votre téléphone, vous ne risquez rien. L'humanité souffrira de moins en moins et ne manquera de rien, mais elle va sacrément s'emmerder à arpenter des parcs nationnaux, en file indienne, pour regarder ce qu'il restera de nature parce que des abrutis auront pensé que faire des enfants en nombre est une bonne chose pour l'espèce. La promiscuité que nous promet la démographie, je n'ai pas envie de la vivre.
  • On a jamais vu autant de gens mauvais se prévaloir du Christ dans ce putain de pays. Et lui ne donne pas de nouvelles. Mais soit il est mort pour de bon, c'est à dire que la résurrection a foiré, soit il est tellement consterné qu'il a baissé bras.

Mars 2012

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Hélène M
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