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Hélène M
Hélène M
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3 août 2012

Un temps fou - Laurence Tardieu - Stock

fouUne Histoire d'amour est le fil conducteur qui sert au déroulement du roman. C'est un récit intimiste où tout y est écrit à travers les ressentis du narrateur : Maud. Elle vit une histoire idéalisée avec un homme rencontré un soir de fête et qui hante son quotidien, même si elle ne le voit pas souvent.

Les souvenirs et les sentiments se succédent tout en donnant une atmosphére poétique et stylée au récit, rien à voir avec une roman "à l'eau de rose". Certains passages sont sublimes mais d'autres, je dois le reconnaître, m'ont un peu ennuyée. Il faut dire qu'il est très difficile de maintenir ce type d'écriture, sensible et pointue, du début à la fin.

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Des extraits :

  • J'aimerais ne rien avoir oublié, pouvoir tout saisir entre mes mains. (...) On aimerait tant parfois, être certain d'avoir été en vie.
  • Les vies sont si fragiles, si incertaines. On croit parfois leurs fondations solides, on s'émerveille du chemin parcouru, puis, comme un éblouissement, elles volent en éclats, se fracassent contre un rêve. Qui peut se prémunir de ça ? Qui peut se croire assez fort pour ne jamais chuter, pour ne pas désirer céder à ce qui un instant l'a fait défaillir ?
  • Tout ce qu'on n'ose pas dire et qui se perd, au plus profond de soi, dans la nuit des corps. Tous les silences dans lesquels le désir vient s'engouffrer, puis gronder. Tous les silences, plus troublants que les mots les plus inavouables.
  • (...) lorsque j'écris je ne sais plus où je suis. Il n'y a pas de limites: Je suis en moi, très profondément, et ailleurs, je ne sais pas où. Un ailleurs vaste, très vaste. Je suis partout. Je suis éclatée. Et j'écris ça, ce que je suis, cet éclatement. Ce que je vis et ce que j'aimerais vivre se rejoignent. C'est la même chose. Je vis ce que j'écris. Ecrire, c'est faire cette expérience là.
  • Et ce soir, dans la nuit froide de l'hiver, dans la nuit glacée et incertaine, je me demande si l'amour et l'écriture ne naissent pas de la même nécessité : celle de ne pas renoncer, celle de s'interdire de se laisser glisser, emporter dans la course erratique de la vie, et de perdre le désir des choses, d'oublier ce que c'est que la vie qui flamboie et la joie qui emplit le corps et la tête. Oui, écrire et aimer procédent sans doute du même mouvement, celui de se dresser vers le ciel et de se laisser traverser par la vie.
  • La nuit est silencieuse. L'aube n'est pas encore là. Je reste allongée dans le lit. Je me souviens comme je t'ai attendu. J'avais pensé que tu serais celui qui me consolerait. Tu me consolerais du sentiment déchirant de se savoir en vie et pourtant que de passage. Tu me consolerais de ce que la vie ne soit qu'une insupportable succession de pertes. De ce que rien ne dure et que tout s'efface. De ce qu'on s'efface.
  • On devrait peut-être apprendre aux enfants qu'on reste à jamais inconsolable. Que ça ne sert à rien de chercher ça.

Avril 2009

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Hélène M
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