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Hélène M
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12 décembre 2011

Coeur de feu - Senait Mehari - L'Archipel

       coeurdefeu    J'étais une enfant soldat

Tout est dit dans le sous-titre de ce livre ... L'auteur raconte son calvaire d'enfant soldat. Laissée pour morte par sa mère, elle est prise en charge dans un orphelinat avant d'être reprise par sa tante puis par son père. La vie est difficile, son père l'abandonne aussi et la confie ainsi que ses soeurs au front de libération de l'Erytrée (FLE).  Elles n'ont pas 10 ans qu'on leur donne une kalachnikov . Pourtant Senait fera preuve d'une force de caractère incroyable et évitera par tous les moyens de tirer sur un ennemi qui, comble de l'absurde, lui ressemble. Deux fronts tentent de gagner l'indépendance de l'Erythrée (Le FLE et le FPLE front populaire de libération de l'Erythrée) et au lieu de s'allier, ils s'opposent !

Un jour, son oncle (frère de son père), retrouve ses nièces et parvient à les sauver juste à temps car le FLE sera perdant. Grâce à cet homme, juste et honnête, Senait et ses soeurs pourront souffler et elles s'exileront en Allemagne où elles pourront vivre enfin en paix.

Un récit touchant mais pas du tout larmoyant. C'est simplement le témoignage fort d'une jeune femme qui a survécu à une enfance incroyablement injuste et cruelle. L'auteur ne fait pas verser de larmes sur son sort ou celui de ses compagnons. Elle nous ouvre les yeux sur ce que représente un "enrôlement" afin de mieux en comprendre le mécanisme pour mieux le dénoncer aussi.  Il me vient en tête cette petite phrase de JJG  "Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens..." 111 111 111

Des extraits :

  • Le pouvoir transforme les hommes, mais rarement en bien.
  • Et elle me raconta sa vie d'enfant soldat. Son récit était pimenté. Son enthousiasme n'était pas feint, elle ressentait vraiment ce qu'elle racontait. Elle avait été éduquée dans ce sens par ses parents, au jardin d'enfants puis à l'école. cette fierté s'évanouit toutefois très vite chez les Erythréens en Europe. Tous ceux qui ont, dans leur enfance, combattu en Afrique prennent ici conscience de l'abomination de ce qu'ils ont vécus. A Asmara, il y a un asile de fous pour les gens qui, comme moi, se mettent à réfléchir et à douter. Considérés comme incurables, ils n'en sortent jamais.
  • En Afrique, les prêtres vivent des dons qu'ils reçoivent des croyants. S'ils ne sont pas bons, ils n'obtiennent rien et doivent chercher une autre occupation. Les gens viennent à l'église pour prier et chanter ensemble, pour sentir qu'ils font partie d'une communauté, et non pour répéter toujours la même chose pendant une heure (...)

2008

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