8 novembre 2011
Olivier - Jérôme Garcin - Gallimard
Dans ce livre l'auteur raconte le manque qu'il ressent si souvent. Jérôme Garcin perd son jumeau, Olivier, juste avant de fêter leur sixième anniversaire. Un brutal accident de la route, injuste, inacceptable.
Le besoin de coucher sur papier une douleur insurmontable, le besoin de l'écrire pour s'en affranchir...un peu. C'est un très beau texte empreint de délicatesse.
des extraits :
- Je ne sais pas m'adresser aux sépultures. j'ai perdu le langage qu'on apprend au catéchisme et qu'on pratique dans les églises. Je suis discourtois avec le ciel, maladroit avec ses intercesseurs. Rien de ce qui est trop élevé ne m'attire, j'aime le monde à hauteur d'homme et que le sacré s'accomplisse sur la terre, une offrande discrète, la beauté d'une lumière, de velours adoucissant la pierre. (...) Mes morts vivent en moi. Ils me tiennent compagnie. Ils voyagent et respirent à mon rythme.
- J'ai pleuré ce matin-là sur l'amie disparumais aussi sur ma propre jeunesse, sur l'époque si lointaine où déçu par le monde réel, je demandais asile au royaume du papier et me réfugiais dans les livres. Ils ont été mes meilleurs alliés, mes compagnons de route, mes directeurs de conscience.
- Cette sensibilité exacerbée aux textes des vivants précaires et aux témoignages des survivants figés dans la douleur ne m'a jamais quitté. On ne lit bien que pour se retrouver.
- Car la mort d'un enfant est un scandale, et l'accepter, c'est abdiquer.
- Tous les cinq nous sommes les doigts d'une même main caressante.
mars 2011
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