Bifteck - Martin Provost - Phébus

    A Quimper, un couple de bouchers enseignent dès son plus jeune âge à leur fils comment devenir un bon boucher.  La première guerre mondiale vide la ville des hommes et André, le jeune boucher se retrouve assailli par les femmes. Il est non seulement un excellent boucher, mais aussi un excellent amant. Lorsque les hommes rentrent de la guerre, les femmes abandonnent à André le fruit de leurs entrailles adultérines...il se retrouve vite à la tête d'une famille de 7 enfants ! Commence alors un long voyage, André cherche à protéger ses petits des représailles en partant pour l'Amérique.

Je ne suis pas une passionnée de la viande ni dans hamburger ni encore des bouchers mais je me suis régalée avec ce tout petit roman de 120 pages ! Il aurait sans doute pu s'appeler "naissance de l'hamburger", tel qu'il est en photo sur la couverture. On dirait un conte avec ses passages extraordinaires, l'imaginaire débordant des pages pour atteindre le lecteur de plein fouet et lui laisser le sourire aux lèvres. Le plaisir y est présent dans tous les sens : dans la façon d'écrire et dans l'histoire elle-même. L'écriture est belle, fluide, poétique mais aussi concise dans le sens que le roman ne se perd pas en ajouts inutiles. L'essentiel y est pour être traversé par l'histoire et touché par les représentations proposées. Un rêve amusant où rien n'y est banal !

Des extraits :

• Il paraît que la force d'aimer du tout jeune étalon était telle qu'être aimée une seule fois suffisait pour qu'on eu l'impression d'être aimée pour toujours.
• En précurseur, il comprit que l'homme n'était pas seulement homme, et la femme pas seulement femme, mais bien sûr l'un et l'autre, comme la lune, solidaire du soleil, partage le même ciel.
• La vie était un jeu que les enfants pratiquaient à merveille. Avec eux, il était invincible.

Septembre 2010