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Hélène M
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4 avril 2011

Le droit de la soif - Frank Huyler - Actes Sud

droit        Traduit de l'américain par Christine Leboeuf

Charles vient de perdre sa femme à la suite d'une longue maladie, ou plus exactement il l'a aidé à s'en aller (à la demande de celle-ci). Il est cardiologue et dévoué à son métier depuis des années. Eric, leur fils, se sent trahi parce qu'il n'a pas pu dire aurevoir à sa mère. Une mère dont il était très proche. Les relations avec son père sont plus distantes. Charles en souffre, et souffre tout simplement de ce deuil difficile d'autant plus qu'il y a participé. Sur un coup de tête, il décide de changé d'air et de partir en mission dans un pays qui vient de subit un tremblement de terre. Se rendre utile, se sentir exister pour d'autres !

coeur  coeur C'est d'abord une écriture poétique et douce. Un cheminement autour de la mort et de la vie ! Et puis c'est un véritablement questionnement sur ces missions qui manquent de tout: organisation, moyen ou simplement d'information. Ont-elles leur place, sont-elles justes, que vient chercher celui qui y participe ? une aventure, un voyage touristique, des émotions à raconter, une rédemption ? A méditer

Des extraits :

  • (...) nous l'aimions tous deux et il est étrange de penser qu'un objet matériel, une maison, puisse résonner comme elle le faisait dans nos vies. C'était une chose que nous n'aurions pas pu nous payer ailleurs et, même si, bien souvent, Rachel eût préféré que la ville soit plus grande et les champs plus petits, et que nous ayons de la famille aux environs, la maison au moins était une chose sur laquelle nous étions d'accord.
  •  (les internes) Ils m'épuisaient, avec leur énergie étroite et assomante, si jeunes, si forts, si pleins d'une assurance affectée. Je savais que c'était mon propre passé que je voyais là, que je n'avais pas fait mieux, mais j'étais alors lassé de ce jeu. Toute cette pose - les hésitants étaient bien plus honnêtes. Mais il n'y a jamais eu de place dans ce monde-là pour l'honnêteté, et l'hésitation ne mène à rien.
  •  "Il dit qu'il est reconnaissant à Dieu de t'avoir envoyé au secours de sa soeur." J'avais déjà entendu exprimer ce sentiment, bien sûr, très souvent. S'il est une chose que je sais, c'est qu'il est absurde, creux. Dieu a aussi envoyé la pierre et, après la pierre, le pullulement des microbes, et la pauvreté qui empêche d'agir. Le remerciait-on pour cela aussi ?
  •  Il y a des moments où les faibles habitent des actes forts et où l'on ne peut donc pas les en distinguer.
  • j'étais las de me sentir perdu, j'étais las de jeter d'autres expériences encore au bûcher de ma propre confusion. Il brûlait assez fort, déjà, et projetait sa lumière aussi loin que portait ma ve. J'avais envie de rentrer chez moi et je n'en n'avais pas envie. Je voulais l'idée d'un chez moi. Je voulais que ma solitude prenne fin, et je voulais qu'on me laisse seul. Je voulais que ma femme et mon fils me soient rendus. Je voulais faire quelque chose de convenable et je voulais en être récompensé.
  • (...) il y a tant de choses qu'on ne peut jamais reprendre, après tout, tant de choix et d'instants dans cette vie que l'on voudrait ressuciter.
  • J'ai longtemps été (...) fier que tu te sentes libre de suivre tes aspirations personnelles pluôt que des considérations plus pratiques. Mais le monde est surtout considérations pratiques et tôt ou tard, c'est là une chose que tu devras apprendre. Je crois t'avoir rendu depuis très longtemps un très mauvais service en ne t'en faisant pas prendre conscience. J'ai passé trop de temps à me féliciter de tout ce que je t'avais procuré, mais pas assez à réfléchir à ton intérêt à long terme.

octobre 2010

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