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Hélène M
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5 octobre 2010

Olivier Adam

olivier
Olivier Adam est un auteur contemporain. Je suis tombée sous le charme de son écriture. Un style épuré mais poétique, un univers mélancolique sans tomber jamais dans l'excés d'émotion, des histoires de vies qui touchent au plus profond des sentiments.

Il commence à écrire en 2000.
A essayer absolument.

En voici quelques uns dans l'ordre de mes découvertes....

 


 

passerlhiver   Passer L'Hiver - Olivier Adam - l'Olivier
Des nouvelles qui sonnent si justes que les mots paraissent rejoindre la réalité. Etonnant dans la description simple mais émouvante, olivier Adam laisse le lecteur à bout de souffle. Chaque histoire révéle son lot de fragilité et d'espoir.

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Un extrait:
On marchait sous la neige et il me tenait le bras. C'était tombé sans prevenir, la forêt était blanche et lumineuse. (...) Mon père m'a dit ça et j'ai fondu en larmes et nous avons continué à marcher en silence. J'ai pris sa main et nous étions comme deux amoureux sous la neige.

Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004

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 Falaises - Olivier Adam - l'Olivier

falaise   Ca ressemble  à un journal intime.  Des souvenirs qui jaillissent  d'un effort de mémoire. Une famille disloquée, une mère qui meurt, un père absent. Le ton du livre n'est pas larmoyant, il est juste et fort.      

    
  Un extrait:

Nos vies sont les même. Nos vies sont pareilles et désemparées. Nous avons grandi à l'ombre de nos pères menaçants et froids, dans la fragilité usée de nos mères, nous nous serrions les uns contre les autres au creux de cités gelées, de maisons identiques et horriblement silencieuses(...). Nous n'étions ni riches, ni pauvres, ni pauvres ni riches, nous ne croyions en rien ni personne, et rien ni personne ne croyait en nous.

2005
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                     A l'Abri de rien - Olivier Adam - L'olivier

alabriderien    C'est  une peinture tellement réaliste, tendrement triste d'un certain milieu du Nord-Pas de Calais :

  • Les paysages sauvages soumis aux caprices du temps, la mer si belle avec ses plages abandonnées et une population trop pauvre qui n'attend rien de l'avenir.
  • L'auteur nous montre aussi la violence et le désespoir autour de la vie des réfugiés de Sangatte.

Ce petit monde cohabite sans vouloir se reconnaitre dans le malheur des uns et des autres. Pourtant parfois il y a un rapprochement, quelque chose de simple, quelque chose d'humain.

Une jeune femme, Marie, au bord de l'asphyxie dans sa vie quotidienne, s'oublie totalement pour aider ces gens qui arrivent si nombreux avec ce seul espoir, passer en Angleterre. Elle va tout donner, trop donner parce que sa propre fragilité l'emprisonne. Les ombres du passé la poursuivent. Il faudra l'amour indefectible de son mari et de ses enfants pour la retenir au bord du précipice.

Quelques extraits

  • Je ne sais même plus pourquoi je me suis arrêtée à cet endroit, ce qui m'y a menée au juste. Devant la tente immense, ils étaient une vingtaine, peut-être plus, il faisaient la queue avec leurs sacs Lidl à la main, à l'intérieur il y avait tout ce qui leur restait, il ne s'en séparaient jamais.
  • Dans ma tête je me chantais une petite chanson, une chanson que Lise aimait bien, une chanson bête et joyeuse qui me rassurait d'habitude. Mais ça n'a servi à rien. J'ai continué quand même. J'ai dû chanter à voix haute, je ne me suis pas rendu compte, j'étais tellement choquée.
    C'est tellement difficile pour moi de me figurer tout ça. J'étais tellement anesthésiée, enfouie si loin en moi-même, j'étais tellement blessée, éventrée. On a roulé jusqu'à la plage. Il faisait beau et froid. Le vent était tombé, mais il en restait suffisamment pour faire planer un cerf-volant.

2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007

Olivier Adam est aussi l'auteur de Je vais bien ne t'en fais pas, adapté au cinéma en 2006 de A l'ouest en 2001 et Poids léger en 2002   

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Des vents contraires - Olivier Adam - L'Olivier

ventsUn père et ses deux enfants déménagent pour tenter de prendre un nouveau départ. Leur mère a disparu un beau jour sans laisser de trace. Paul Anderen espère puiser dans sa région d'enfance, la Bretagne, suffisament de courage pour continuer et se reconstruire. Chaque jour les même questions ressurgissent et la peine les étreints. Est-ce que la mer pourra apaiser ce chagrin ?

Ce livre est un soupir d'émotion. J'aime toujours comment Olivier Adam cerne les sentiments ambivalents, les colères et les petits bonheurs avec tellement de sincérité et de poésie qu'il parvient à faire passer tous les messages qu'il désire au lecteur. Ce n'est peut-être pas mon préféré de lui mais il est excellent malgré tout !

Des Extraits:

  • " Je ne veux pas. je ne veux pas." - Tu ne veux pas quoi, mon ange ? - "Partir d'ici. Si on s'en va, maman ne pourra pas nous trouver, elle ne pourra pas revenir."
  • La sourde angoisse des dimanches soir est retombée sur tout ça comme un voile. (...) Une sensation qui vous remontait de l'enfance, en pyjama les cheveux mouillés on dînait devant la télévision, (...). Une tristesse diffuse nous collait aux pattes jusqu'au coucher et des années plus tard, alors même que je n'aurais plus à me rendre nulle part, ni dans aucun bureau ni dans aucune classe, alors que rien de précis ne permettait de différencier le lundi du dimanche, le même sentiment me viendrait, d'air raréfié et de ventre noué.
  • Si léger qu'il fût le travail m'occupait l'esprit et remplissait les heures, colmatait les fissures et les brèches. C'était juste un vernis je le savais bien, l'illusion des premiers jours, ça tiendrait ce que ça tiendrait mais il fallait se rendre à l'évidence, pendant six heures Sarah n'avait fait que de furtives apparitions dans mon cerveau, la morsure s'était faite plus lâche (...).
  • J'ai pris la rue du Marais et la maison était méconnaissable. (...). J'ai regardé tout ça et ça ne signifiait pas grand-chose. Nous n'y étions plus, ni mes parents ni moi ni mon frère, et les lieux ne gardaient jamais rien, se donnaient au premier venu et effaçaient tout en quelques secondes à peine.
  • (...) il n'y avait guère que la mer qui manquait et les balades sur les sentiers, on en rêvait (...)

Janvier 2009

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coeurreg      Le coeur régulier - Olivier Adam - l'Olivier

Nathan meurt.  Suicide ou accident ? Entre ses excés d'amour et ses périodes de déprime, il promenait sur le monde un regard acéré et sans indulgence. Sarah, sa soeur, se sent perdue sans lui. Elle veut comprendre ce qui a pu arriver à ce jumeau d'âme qu'elle a tant aimé et qui a choisi une vie si différente de la sienne. Elle part sur les traces de son frère, plonge dans son histoire et découvre ses propres mensonges, ses doutes, ses faiblesses et ses renoncements.

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Encore et encore j'aime cette façon d'écrire. Sous la plume de l'auteur je vois la mer, les falaises, le bruissement des feuilles dans le vent, j'entends battre mon coeur (régulier ou pas...) et j'accompagne Sarah. Un vrai bonheur !

Des extraits:

  • "Vu de loin on ne voit rien "disait souvent Nathan à tout propos, et cette phrase semblait recouvrir à ses yeux une vérité essentielle. Je n'ai jamais compris ce que mon frère entendait par là mais aujourd'hui je sais qu'il avait tort, que c'est exactement le contraire: vu de près, pris dans le cours ordinaire on ne voit rien de sa propre vie.
  • (...) Il était si facile de juger sans jamais rien bâtir, sans jamais rien tenter, si facile de demeurer en lisière, de se tenir en retrait, il était si facile d'avoir les mains propres quand on les gardait dans ses poches.
  • Je poursuis jusqu'aux sables gris, la mer absorbe toute la lumière, se déploie lisse et brillante, sereine et sans blessure. J'aimerais tant me fondre en elle, la laisser couler en moi, j'aimerais tant en être capable, sentir en moi le sang ralentir et battre sans accroc. Je pense aux forêts, aux rivières, au temple, à ses jardins imperturbables, à son vieux pin, au camphrier frissonnant à la moindre brise, je pense à la lumière dans les branches, à la transparence de l'eau ruisselant sur mes poignets, à la douceur de la mousse au pied des arbres, couvrant leurs racines brunes, au balancement des fougères. je pense à tout cela, je respire le plus lentement possible, tout est là, disponible, lent, lumineux, offert et sans contrainte, à portée de main, mais rien ne s'apaise vraiment. Quelque chose en moi résiste encore.
  • Nous étions deux gamins planqués dans leur chambre et la nuit tombante, les myriades de lumières sous le ciel orange et mauve, les parents au salon devant la télévision qui trouvent toujours qu'on fait trop de bruit alors qu'on ne se parle qu'à voix basse, lampes de poches allumées braquées sur la même bande dessinée, la même peur au ventre en permanence, la trouille fichée sous la peau, sans cause, hors de propos. La trouille des autres, de l'école, de mourir comme ça sans raison, de vivre idem, la peur de parler, de répondre, d'être pis en défaut, de décevoir, de se faire remarquer, de passer inaperçus. La peur que papa gueule, que maman s'inquiéte. La peur de ne jamais ressembler aux autres, la peur de leur ressembler un jour.

aout 2010

Les lisères - Olivier Adam - Flammarion

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