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Hélène M
Hélène M
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3 avril 2010

Le quai de Ouistreham - Florence Aubenas - L'Olivier

quaiFlorence Aubenas, journaliste, a choisi de vivre la vie de ceux qui n'ont rien. Elle part pour Caen, ville dans laquelle elle ne connait personne et cherche du travail. Elle ne reçoit aucune aide. La situation qu'elle expose est celle d'une femme abandonnée par son homme, sans enfant et sans ressource, n'ayant jamais travaillé.
Commence alors une vie de labeur dominée par le compte des heures de ménages qu'elle trouve dans différentes sociétés. Sous-payée, déconsidérée et épuisée, elle travaille au même rythme que ses collègues.Le pire arrive avec le nettoyage des Ferry sur le quai de Ouistreham.

Son enquête s'arrête le jour où on lui offre la possibilité d'avoir un CDI. Elle s'était promit de ne pas prendre la place de quelqu'un.

A lire son livre le rouge monte aux joues. Comment peut-on accepter de telles situations. En plus d'être mal payés, aucun frais de déplacement n'est prévu. Parfois le trajet mange déjà la moitié du minable salaire mais c'est ça ou la radiation par l'agence pour l'emploi. Il y a les contrats horaires qui ne peuvent tenir dans l'horaire programmé mais , bien entendu, pas d'heures sup payées et le travail doit être terminé...( c'est ça ou la porte). Elle y rencontre des femmes sans qualification, des retraités, des étudiants, des jeunes sans espoir. La cadence est infernale et physiquement exténuante.

Et puis, il y a le regard ou pire le manque de regard des autres...

Des extraits

  • "Vous deux là, vous allez faire les sanis." C'est le premier mot que j'apprends à bord. "Sanis" veut dire "sanitaires" qui lui-même signifie "toilettes". Faire les sanis, c'est laver les toilettes, tâche majoritaire à bord (d'un ferry) et exclusivement féminine. Parfois on dit à un employé homme : "Tu vas faire les sanis," mais ça ne se réalise jamais, c'est forcément pour faire une blague, même avec les fortes têtes ou les souffre-douleur. (...) Jamais ils ne frottent la cuvette des WC
  • En régle générale, la politique n'est pas considéré comme sérieux au ferry. (...)
    On se fait avoir à chaque fois, dit-elle. On va voter pour leurs trucs et, à la fin, on se fait engueuler. Le Pen ça n'allait pas. Le référendum ça n'allait pas. Il paraîtrait que Sarkozy ça ne va pas non plus. De toutes les façons, on a toujours tort, même quand on a gagné.
  • Il apparaît très vite qu'on ne tiendra jamais les horaires prévus par M. Mathieu.
  • Luce ne fréquente pas les autres retraités, une petite bande taciturne d'hommes et de femmes qui se retrouvent près du muret. Leur pension ne leur permet pas de vivre. Tous préféreraient sauter dans l'eau du port plutôt que de l'avouer.

Février 2010

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Commentaires
D
Bonsoir, ce récit-documentaire est sur ma PAL depuis le dernier salon du Livre de Paris où j'ai eu le plaisir d'avoir une dédicace de F. Aubenas qui une jeune femme charmante. Quant au livre, j'ai eu des échos mitigés. Je me ferais ma propre opinion. Bonne soirée.
Hélène M
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