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Hélène M
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3 janvier 2010

L'amour est à la lettre A - Paola Calvetti - Presses de la Cité

lettresEmma a la cinquantaine. Elle est divorcée et vit seule avec Mattia, son fils. Depuis peu, elle s'est épanouie dans un projet qui lui tenait à cœur : ouvrir une librairie dédiée à l'amour. Elle s'appelle Rêves & Sortilèges. Une tante, a son décès, lui a légué son commerce à Milan. Emma s'est lancée dans l'aventure. Et c'est une réussite totale, autant pour le commerce en lui même que pour le bien-être de la patronne. Un jour un amour de jeunesse pousse la porte de sa librairie et vient bousculer son petit univers tranquille.  Emma succombe mais l'homme est marié.

Le livre, c'est d'abord des lettres d'amour que les deux amants s'envoient avec la volonté de défier la technologie, les SMS...écrire de longues lettres pour ne se voir finalement que très peu. L'un a une vie de famille à New York et l'autre est une chef d'entreprise à Milan. Je trouve que le thème de fond est "banal" mais la façon de développer la relation devient originale par sa volonté de romantisme, de mise à l'épreuve, et d'intimité lointaine.

Je regrette des passages un peu long , des descriptions très détaillées et inutiles (je trouve)...il me semble que parfois le récit est trop délayé.. J'adore l'idée de la librairie (orientée) et celle des lettres, c'est ce qui m'a donné envie de tout lire. Par contre, j'ai été un peu déçue par la fin qui me semble injuste et brutale. Enfin je pense, que si quelqu'un me racontait cette histoire, j'aurais beaucoup de mal à apprécier le rôle de l'homme. On passe allègrement sur son égoïsme forcené, son incapacité à décider, à s'engager, sans parler de sa lâcheté envers sa famille et envers sa maitresse ... bref, ça me met plutôt en colère !

Des extraits :

  • Toutes les cinq secondes, un enfant meurt de faim. Il y a plus de quarante millions de victimes de la faim par an dans le monde. Plus de sept cent cinquante millions de personnes vivent avec moins d'un dollars par jour. Douze pour cent de la population des pays développés consomme quatre-vingts pour cent des ressources disponibles. (...) Il suffirait de consacrer un pour cent du budget mondial de l'armement pendant quinze ans pour amener l'eau où elle manque. (Je sais,cette citation n'est pas représentative de l'histoire...mais elle me tenait à cœur.)
  • Pour le moment je ne souffre pas de son absence et je vis des vacances supplémentaires. Michèle est convaincu que sans Mattia je vais me sentir seule, mais c'est quelqu'un de conventionnel, il ne sait pas qu'on peut se sentir très seul aussi dans un mariage.
  • Le livre, c'est ma vie parallèle, il me fait avoir partout de la famille et des amis, même des morts. quand je lis, j'oublie qui je suis. Je ne me rappelle pas qui disait que lire des livres c'est comme fumer, et que le plus beau, c'est qu'on n'a pas besoin d'arrêter (...)
  • Pour se sauver, on lit. on s'en remet à un getse méticuleux, une stratégie de défense, évidente mais géniale. pour se sauver, on lit. Un baume parfait. Peut-être parce que pour tout le monde, lire c'est fixer un point pour ne pas lever les yeux sur la confusion du monde, les yeux cloués sur ces lignes pour échapper à tout, (....) . La plus raffinée et la plus lâche des retraites. très douce. Qui peut comprendre quelque chose à la douceur s'il n'a jamais penché sa vie, sa vie toute entière, sur la première ligne de la première page d'un livre ? C'est la seule, la plus douce protection contre toutes les peurs. Un livre qui commence.
  • J'aurais voulu aller au bord de la mer avec ma mère. Et je ne le lui ai jamais dit.

"Les femmes regardent toujours par la fenêtre, se demandant comment sortir, comment être libres " Antonia Byatt

Avril 2009

A lire un autre vision de ce roman Chez Cuneipage

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