Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Hélène M
Hélène M
Archives
20 novembre 2008

Paradis Conjugal - Alice Ferney - Albin Michel

paradis  L'héroïne, Elsa Platte, mère de quatre enfants a abandonné sa carrière de danseuse pour être mère au foyer. Peu à peu elle est prise par le quotidien et enfermée dans son rôle de femme attentive et dévouée. A l'occasion d'une dispute avec son époux, il claque la porte et la remise en question s'impose . Elsa regarde sans arrêt un film offert par son mari et qui parle de rupture, justement. Tout tourne alors autour de cette phrase du film qui revient comme un fil conducteur et s'étire pendant tout le roman avant de livrer son dernier acte :
Demain soir et les soirs suivants, prépare-toi à dormir seule. Je ne rentrerai pas. Je ne rentrerai pas dans une maison où ma femme est installée devant la télévision, voit le même film depuis trois mois, ne se lève pas pour me préparer à dîner, et se couche sans me regarder !

Pendant les cinquante premières pages, il faut s'accrocher. J'ai failli plusieurs fois laisser tomber parce que je ne voyais pas bien la direction que prennait ce roman à part des réflexions sur la vie de couple et la rupture...Et puis tout d'un coup le mélange entre le film qu'Elsa regarde et sa propre vie opère. Il se passe des choses et on se questionne avec elle, on suit sa pensée mais d'une façon plus active, plus vivante et moins philosophique. En fait c'est vraiment très original et le roman,  l'air de rien, aborde tous les écueils de la vie conjugale. A lire.

Des extraits:

  • Ce prénom Elsa était à lui plus qu'à elle, à lui qui le prononçait plus qu'à elle qui le portait. Voilà ce que pouvait produire l'amour: la perte du nom, et la dépendance, le besoin d'être appelé par l'autre pour exister.
  • Ce n'est pas un film sur la séparation, c'est un film sur le mariage. Sur le soupçon. Sur l'imperfection dont on est toujours coupable et que l'on doit bien reconnaitre. Sur toutes les raisons que, dans un couple, on aurait de partir. Sur l'amour qui fait rester, dit Elsa.
  • Il est amusant que chez beaucoup de femmes, les cheveux condensent la souffrance d'être soi et l'envie d'être quelqu'un d'autre.
  • Elsa pense: celle qui ne veut pas éloigner les autres devra taire son chagrin. Et si elle vit seule des années durant, dans le regret et la peine, elle devra taire le regret et la peine, parce qu'ils ne sont jamais longtemps audible à la patience limitée des autres. C'était navrant mais vrai. Et secret.
  • Oui, on trouve toujours des raisons de quitter l'autre, mais on en trouve  aussi d'innombrables de rester. La vraie question n'est pas celle des raisons qu'on aurait, mais celle de la volonté qu'on y met. (...) La volonté seule faisait le choix.
  • Faut-il s'interdire de croire à cette sorte d''amour définitif qui ne défaille jamais, qui résiste au temps, à l'habitude, aux conflits, aux manquements, aux infidélités, aux inattentions, aux omissions ?

2008

Publicité
Commentaires
Hélène M
Publicité
Derniers commentaires
Publicité