Rendez-vous en plein jour

Il arrive qu’on perde l’essence même de sa vie.

Il arrive que les ailes d’un ange s’enflamment. Il arrive qu’une femme vende son corps pour un semblant d’amour.

Pour un peu de paillettes, elle cherche son existence dans une reconnaissance superficielle. Si son maître est la nuit, son cauchemar est le jour. Domptée par les caprices de ses manques, nouée par l’impossible reflet de son âme. A force de poursuivre le soleil, ses rêves brûlent en silence. Derrière ses paupières closent, il ne reste que le voile secret de ses désirs. Vendre ses fantasmes pour les faire vivre.
Pendant trois longues nuits et trois jours plus terrible encore, elle se donne à l’oubli.

Intensément, violemment, muselée par le temps dépassé. Petite mort subtile d’un espoir aveuglé par l’horloge.

Et tourne la girouette. A l’abri du miroir où elle jette son dévolu. Son image est trompeuse. Elle se ment pour croire à l’envie.
Enlacée de passions troublantes des passants vite évaporés. Chacun cherche son plaisir sans partager ce qu’il est.
Mais qui est-elle, qui est-il ? Les tourments restent prisonniers. La nuit s’en va et l’erreur apparaît.

Elle est abîmée en plein jour. Ultime rendez-vous sous une lumière trop crue.