Boris Cyrulnik
J'ai commencé par lire Le murmure des Fantômes Chez Odile Jacob
Conseillée par un psychologue, je me suis lancée et je trouve qu'effectivement c'est abordable pour une "non-psy". De nombreux exemples viennent soutenir ses propos et permettent de garder le fil de sa pensée. J'espère ne pas m'être trop égarée en route dans mon propre imaginaire...
La résilience : c'est la capacité à redevenir "humain" après un traumatisme.
Deux facteurs sont indispensables pour être résilient : Le lien et le sens.
Quelques extraits :
- La résilience est une stratégie de lutte contre le malheur qui permet d'arracher du plaisir à vivre, malgré le murmure des fantômes au fond de sa mémoire.
- Tout traumatisme nous bouscule et nous déroute vers la tragédie. Mais la représentation de l'événement nous donne la possibilité d'en faire un pivot de notre histoire.
- Permettre la résilience consiste à proposer un tuteur de développement à un blessé.
- Le monde intime du traumatisé dépend aussi de la personne à qui il se confie et de la charge affective que le discours social attribue à l'événement. Ce qui veut dire que la manière dont tout le monde parle du trauma participe au traumatisme, le panse ou l'ulcère.
- Quand on se tait, on meurt encore plus. mais quand on témoigne, on fait taire. Devant ce choix si douloureux, la fiction devient un bon moyen pour rendre le réel supportable en en faisant un récit d'aventure.
- On peut vivre ensuite , on peut même en rire quand on revient de l'enfer, mais on ose à peine avouer qu'on se sent initié par la terrible expérience. Quand on a vécu parmi les morts, quand on a vécu la mort, comment dire qu'on est un revenant ?
- Quand malgré la souffrance, un désir est murmuré, il suffit qu'un autre l'entende pour que la braise reprenne flamme.
Ce qui est plus surprenant et que nous démontre Boris Cyrulnik, c'est que le traumatisme le plus insurmontable n'est pas forcément celui qui nous parait le plus épouvantable, le plus évident. Certains surmontent des événements terribles et par contre souffre davantage d'une "simple" remarque...
On n'en finit pas d'être un homme. Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage. Henri Michaux